Le 24 février 2009, par Jeff,
Il y a quelques années, j’étais tombé sur un texte déjà ancien de notre ex-recteur (Président d’Université si vous voulez), Chris Brink. Il avait écrit un texte que j’ai bien aimé, sur le thème "les 7 erreurs les plus faciles à faire par l’équipe de direction d’une université".
Dernièrement, Jean Véronis a publié un billet sur l’état des locaux de son Université, qui a trouvé des échos dans différents lieux ; et puis il y a en arrière plan toute la discussion sur le statut des enseignants-chercheurs, en particulier quelques échanges aigres-doux chez Tom Roud. Le tout m’a donné envie de ressortir ce doc de mes tiroirs.
Le pdf complet est joint à cet article ; en version courte les 7 erreurs sont :
Ignore the infrastructure. « One surly, incompetent receptionist can do damage to your univesity which half a dozen outstanding academics can not redress ». Un endroit qui n’est pas agréable à vivre est un endroit qui va être deserté par tous ceux qui peuvent se le permettre (staff et étudiants).
Assume the obvious. En l’occurence, par rapport aux connaissances des étudiants qui arrivent. Surtout dans un contexte sud-Africain, d’ailleurs.
Dichotomise. En essayant de "classer" et de trier, par exemple "arts vs. science", "research vs. teaching", "pure vs. applied", etc. C’est au mieux contre-productif, au pire une façon de créer des conflits.
Prioritize secondary functions. En publiant que des structures comme une administration, des services techniques ou même une bibliothèque ne sont là que pour une seule chose, aider à remplir les fonctions principales (recherche et enseignement).
Punish performance. Typiquement, en confiant plus de responsabilités aux gens compétents et efficaces. « The willing horse always get a heavier load ».
Equalize misery. En essayant de partager les ennuis (ou le manque de moyens !) "équitablement" entre tout le monde, au lieu de soutenir ce qui est prioritaire, ce qui marche le mieux.
Dissemble. C’est à dire en niant les problèmes, et de façon générale en ayant un discours qui ne correspond pas à ses actes.
C. Brink conclut en disant que ces sept erreurs ont une racine commune : l’incapacitè à reconnaître la différence entre le monde tel qu’il est, et tel qu’on voudrait qu’il soit :
« In the best of all possible worlds there is perpetual infrastructure, and a steady stream of money for secondary functions ; our presuppositions are always true ; merit gets its just reward and misery is shared ; every judgment is either true or false, and facts will be clear to everybody without anybody actually having to pronounce them. That would be nice, but it happens not to be the case. In reality, we have to make do. Certainly we should have our ideals --- not to mention our Vision Statements – and strive to attain them. But in the meantime, the ship must stay afloat. »
Et dans votre université, combien de ces erreurs s’observent tout les jours ?